J'm'en va vous conter l'histoire de mon auto fétiche.

Tout cela date un peu mais je vais essayer de retracer le chantier plus ou moins chronologiquement.
Il y a une quinzaine d'années, j'avais enchéri sur une annonce anglaise qui promettait

: Un proto fermé genre Le Mans de 900 kg équipé d'un V12 BMW et immatriculé en GB. Moi qui ai vécu 10 ans au Mans, c'est peu mon fantasme absolu.
Je remporte les enchères et vais chercher le joujou outre Manche. Là, mauvaise surprise : Son état est très triste et le moteur tourne sur 6 cylindres. Je pouvais encore annuler la vente mais l'objet est tellement incroyable que je le ramène quand même, en remorque bien sûr.
A la base, c'est un Prosport LM 3000, proto fabriqué à une trentaine d'exemplaires au tout début des années 90 pour des courses monotypes. Il était équipé d'un 6 cylindre Cosworth de 300 cv, 3 litres et d'une boite Hewland. Pures autos de courses, pas immatriculées. Après quelques années, les courses de Prosport s'arrêtent et les autos connaissent des destins variés.
Pour la mienne, un fou a réussi à faire entrer un V12 5 litres de BMW 850 et y a accouplé une boite de Lotus Esprit Turbo, sur base de Renault UN1 de R30. Le plus incroyable, c'est qu'il a réussi à l'immatriculer sur route, en Q plates, certes, très permissif. Impossible, évidemment, de l'immatriculer en France. Mon idée n'est pas de rallier le cap nord avec

mais rouler en France avec une auto immatriculée en GB n'est pas totalement interdit non plus.
L'injection a laissé place à 6 Weber verticaux. Les suspensions sont assez bien pensées et le châssis aussi :
La bonne nouvelle, c'est que seule la panne d'une pompe électrique d'essence est cause du fait qu'elle ne tournait que sur 6 cylindres. Pompe changée, elle retrouve les 12 et une douce mélodie.
Par contre, la boite est porteuse du train arrière et d'infâmes soudures ont été faites sur les carters Renault pour y fixer les triangles.
Le travail de restauration s'avère énorme et je cherche de l'aide. Complètement par hazard je rencontre un garçon, Sylvain, qui a un DUT mécanique, puis a fait l'école Sbarro

et a travaillé plusieurs saison pour le service compétition de Auto Palace, le concessionnaire Ferrari de Cannes. Il y a assemblé des Modena GT2 Michelotto et assuré leurs maintenances sur piste comme à l'atelier.
Il a une bonne place chez Renault Trucks mais s'y ennuie ferme. Il aime les autos de courses et est partant pour attaquer le chantier. Mais je refuse qu'il quitte une bonne place pour une activité aussi aléatoire que celle que je propose.
Il démissionne quand même, me met devant le fait accompli et me propose de le mettre à l'épreuve. J'accepte. Il bossera 40 h/semaine chez moi pendant un an et demi. Je l'aide à mi temps, le reste du temps, faut bien rentrer quelques sous !

Nous dégageons une partie de mon garage et attaquons le démontage :
Fin de la première journée, la boite est démontée et ne sera jamais remontée :
Le lendemain, nous avons fait du vide :
Là, nous constatons que si le châssis est très bien pensé et construit, par contre les modifications faites par les gougnafiers qui ont installé le V12 est catastrophique ! Les soudures sont archi pourries et la mécanique n'est pas en ligne de plusieurs millimètres par rapport à l'auto.
Nous décidons de mettre le châssis à poil et de le remettre d'aplomb.
Bref, quelques jours plus tard ...
J'imagine que le Porschiste moyen ne sera pas passionné par ce post mais si quelques uns s'y intéressent, je continuerai l'histoire de cette reconstruction.
