https://www.club911.net/viewtopic.php?t=87006
Message original : eko
Quel constructeur a su faire évoluer un modèle si longtemps sans dénaturer l'esprit et la ligne?
Quant au fait d'aller puiser dans les origines de la marque pour faire du fric, disons qu'ils sont peut-être les derniers à y avoir cedé... et si des mecs paient 200K€ pour une 911 avec des jantes et un aileron, tant mieux, Porsche fera des bénefs et pourra continuer à innover, vu la santé financière, ça ne sera pas du luxe.
Message original : vnsullivanPas faux...Message original : eko
Quel constructeur a su faire évoluer un modèle si longtemps sans dénaturer l'esprit et la ligne?Pas faux... bisQuant au fait d'aller puiser dans les origines de la marque pour faire du fric, disons qu'ils sont peut-être les derniers à y avoir cedé... et si des mecs paient 200K€ pour une 911 avec des jantes et un aileron, tant mieux, Porsche fera des bénefs et pourra continuer à innover, vu la santé financière, ça ne sera pas du luxe.
[Édite le 6-9-2009 par vnsullivan]
Message original : seele999
soit dis en passant, je viens de lire un article sur les TLU 964 et anniversaire de 1993, et ils indiquaient dans cet article que Porsche a fait des tonnes de séries spéciales super chères cette année la, donc ce n'est pas nouveau...
De plus et effectivement, Eko, en plus de tenir une baraque à frites, est spécialisé dans la transformation de charrettes en 2,7l RS, il doit bien avoir une queue de canard en rab, et avec ses 45 paires de roues, 4 fuchs qui trainent![]()
Message original : eko
Tu crois que ça fera bien des 7x15 sur une 997?
ca se tente, Murene, amene ta poubelle, on va faire une CS !!!
Message original : vnsullivan
Et encore, si ce n'était que lui...
On m'a conseillé dans un centre Porsche de faire installer un kit X51 sur ma 930...
Mais j'vous dis, mon bon m'sieur, l'histoire, les traditions et la passion se perdent.
Message original : kcirevaM
L'authentique est l'essence même de mon existence. Alors que seule une vraie Rolex peut donner l’heure juste et que l’on ne saurait faire de vrai carnage sans tir à balle réelle, je me devais de posséder une vraie Porsche afin d’asseoir définitivement ma crédibilité dans la vie, la vraie. Naturellement, à l’heure où tant de cuistres prennent de fausses 911 pour de vraies Porsche, aucune fausse Porsche n’aurait pu me confondre à la notable exception d’une vraie 911 !
Dernière Porsche en porte-à-faux du modernisme automobile, ma première 911 m’a permis de goûter aux joies des plus pures sorties de route et des véritables points de suture. Avec elle, j’accédais enfin à la quintessence de la Vérité en même temps qu’à la réalité révélée du Porsche Fundamentalists Club. Arrivé aux milieux des justes ne pouvant avoir tort, je convoitais déjà la première poule venue quand mon bolide heurta irrémédiablement les convictions de ma promise. J’étais refroidi par eau, elle m’a refroidi à l’air. Sacrilège impardonnable, entre elle et moi, sa 993 et ma 996, il n’y avait pas plus de compréhension possible qu’entre absolutistes résolus et farouches adversaires de la messe en latin.
Ayant promptement revendu ma fallacieuse acquisition pour un modèle antérieur forcément plus réel tant il paraît acquis que les Porsche étaient plus vraies au bon vieux temps d’autrefois, je pus à mon tour entretenir le snobisme de la lamentation passéiste. Fin de race ? Fin d’une époque ? Fin du monde ? A l’évidence, ma 993 fournissait matière à toutes les pleurnicheries à la mode. Réhabilité de fait parmi les gentlemen drivers, je pris la tête de la croisade anti-faussaire. Malgré mon abnégation à disserter de l’impossibilité de vivre dignement sans pédalier articulé par le bas quand l’écrasante majorité ne cherche qu’un simple moyen de transport économique et pas trop cher, le pape de la 911, trouvant mon zèle encore trop timide, mit ma Carrera 4 à l’index, condamnant d’office son comportement quasi neutre. Or, le propriétaire d’une vraie Porsche ne saurait ramollir le prestige de ses organes dans un cocon sécuritaire, mou d’allure, avachi sous le poids des restylages successifs. D’objet de culte ultime, mon morceau d’histoire rétrograda au rang de décadente impie. Un sévère camouflet qui me coûta la mise au rebut de l’aréopage.
Je fis longuement pénitence lorsque j’eus la révélation de la 964. Rappelez les pleureuses et ressortez votre plus beau mouchoir, la der des ders, la pour toujours définitive, l’à jamais terminale, l’irréversiblement irrévocable et suprêmement irremplaçable, c’était elle ! Renforcé dans mon puritanisme, j’allais de concentrations en rassemblements de m’as-tu-vu tout heureux de gaspiller du pétrole et de la gomme aux yeux des promeneurs fauchés du dimanche après-midi. De dérapages clownesques en cascades imbéciles, je démontrais brillamment comment les vraies 911 font les vrais crétins jusqu’au jour où un vieux de la vieille me traita de jeune inculte incapable de faire la différence entre une grosse GT et une Porsche. Trahison ! Aux yeux des gardiens du culte, assistances hydrauliques et injection électronique, ces enfants terribles du progrès impie insultaient irrémédiablement la mémoire des anciens. Ne pouvant supporter que l’on puisse posséder 911 plus véritable que ma Carrera 2, je répudia aussitôt l’infamante.
Ayant abjurés mes erreurs de jeunesse, je m’approchais au plus près de la vérité révélée au volant d’une type « G ». Promis, juré, craché, aussi incontestable qu’il n’y a pas de salut possible sur cette terre sans jantes Fuchs, ma Carrera 3.2 demeurerait pour toujours et à jamais la dernière des vraies de vraies, l’immaculée, l’immortelle, l’irremplaçable 911. Malheureusement pour mon niveau d’avancement dans le gotha des passéistes, le prestige de mes pare-chocs caoutchoutés n’égalait pas tout à fait la grâce des fines lames chromées alors que l’image sécuritaire rabat-joie des années post-73 surpassait avec grand peine le parfum d’insouciance des swinging sixties. Plus vraiment d’occasion mais pas encore de collection, ma vraie 911 avait en définitive tout faux.
M’aurait-on menti ? De guerre lasse, ma soif d’absolu m’emmena aux sources même de la légende. Sachant que la carte grise collection légitime jusqu’aux plus notables m...es quand la patine du temps vous arroge la bienveillance aveugle des meutes chagrines, il me fallait une 911 sous alibi « historique », en d’autres termes, techniquement obsolète, spartiate à en mourir, rapide comme une honnête familiale moderne, garante de l’insécurité routière les jours de pluie mais tellement plus crédible, cela va sans dire, qu’une Porsche honteusement moderne. L’immaculée non sans mal dénichée, je trouvai enfin la paix intérieure et m’apprêtais à extraire la quintessence de ma savonnette à la faveur d’un sol gras quand un puriste encore plus pur que tous les autres bouleversa une nouvelle fois ma conception du monde. Fier comme Artaban aux commande de sa 356, le janséniste jeta à ma pouliche le regard condescendant que l’on porte habituellement aux coupés bourgeois. J’avais encore une fois failli dans l’orthodoxie en oubliant que la 911 descendait de la 356, la seule, unique et définitive détentrice de l’esprit originel, cela va de soi.
Déboussolé dans mes certitudes, je découvris quelques temps plus tard que la 356 dérivait en fait de la Volkswagen, le seul vrai jalon de l’histoire d’après les disciples de la bête à bon dieu. Puis, ma quête essentialiste vira carrément au chaos intellectuel dès lors que j’appris d’un cocher demeuré au XIXème siècle que les seules vraies voitures ne pouvaient qu’être hippomobiles, comme au bon vieux temps...
De révélations explosives en bouleversements existentiels, mes troubles obsessionnels ne trouvèrent de remède qu’une fois suffisamment à l’écart de l’évolution humaine. De ma chaumière en torchis d’où je vous écris aujourd’hui au milieu de mes bœufs et gallinacés, je savoure pour la première fois depuis longtemps la satisfaction d’être dans le Vrai, ou plus précisément, dans la fiente et la bouse séchée. Certes, mes sabots garnis de paille ne relèvent pas du même confort que mon ex-paire de Church’s, le culte du Frigidaire ne m’apparaît plus aussi futile comparé aux contraintes de la salaison et je me surprends parfois à rêver de cuvettes Jacob & Delafon, assis sur mon pot de chambre, mais rien de ces subversives pensées ne pourraient ternir mon bonheur fondamentaliste, libéré que je suis de l’insidieuse fourberie du progrès impur.
http://lajamaiscontente.canalblog.com/archives/porsche/index.html
Et a part ça j'aime bien, même si je trouve le prix un peu haut.
[Édite le 9-9-2009 par kcirevaM]
Message original : kcirevaM
L'authentique est l'essence même de mon existence. Alors que seule une vraie Rolex peut donner l’heure juste et que l’on ne saurait faire de vrai carnage sans tir à balle réelle, je me devais de posséder une vraie Porsche afin d’asseoir définitivement ma crédibilité dans la vie, la vraie. Naturellement, à l’heure où tant de cuistres prennent de fausses 911 pour de vraies Porsche, aucune fausse Porsche n’aurait pu me confondre à la notable exception d’une vraie 911 !
Dernière Porsche en porte-à-faux du modernisme automobile, ma première 911 m’a permis de goûter aux joies des plus pures sorties de route et des véritables points de suture. Avec elle, j’accédais enfin à la quintessence de la Vérité en même temps qu’à la réalité révélée du Porsche Fundamentalists Club. Arrivé aux milieux des justes ne pouvant avoir tort, je convoitais déjà la première poule venue quand mon bolide heurta irrémédiablement les convictions de ma promise. J’étais refroidi par eau, elle m’a refroidi à l’air. Sacrilège impardonnable, entre elle et moi, sa 993 et ma 996, il n’y avait pas plus de compréhension possible qu’entre absolutistes résolus et farouches adversaires de la messe en latin.
Ayant promptement revendu ma fallacieuse acquisition pour un modèle antérieur forcément plus réel tant il paraît acquis que les Porsche étaient plus vraies au bon vieux temps d’autrefois, je pus à mon tour entretenir le snobisme de la lamentation passéiste. Fin de race ? Fin d’une époque ? Fin du monde ? A l’évidence, ma 993 fournissait matière à toutes les pleurnicheries à la mode. Réhabilité de fait parmi les gentlemen drivers, je pris la tête de la croisade anti-faussaire. Malgré mon abnégation à disserter de l’impossibilité de vivre dignement sans pédalier articulé par le bas quand l’écrasante majorité ne cherche qu’un simple moyen de transport économique et pas trop cher, le pape de la 911, trouvant mon zèle encore trop timide, mit ma Carrera 4 à l’index, condamnant d’office son comportement quasi neutre. Or, le propriétaire d’une vraie Porsche ne saurait ramollir le prestige de ses organes dans un cocon sécuritaire, mou d’allure, avachi sous le poids des restylages successifs. D’objet de culte ultime, mon morceau d’histoire rétrograda au rang de décadente impie. Un sévère camouflet qui me coûta la mise au rebut de l’aréopage.
Je fis longuement pénitence lorsque j’eus la révélation de la 964. Rappelez les pleureuses et ressortez votre plus beau mouchoir, la der des ders, la pour toujours définitive, l’à jamais terminale, l’irréversiblement irrévocable et suprêmement irremplaçable, c’était elle ! Renforcé dans mon puritanisme, j’allais de concentrations en rassemblements de m’as-tu-vu tout heureux de gaspiller du pétrole et de la gomme aux yeux des promeneurs fauchés du dimanche après-midi. De dérapages clownesques en cascades imbéciles, je démontrais brillamment comment les vraies 911 font les vrais crétins jusqu’au jour où un vieux de la vieille me traita de jeune inculte incapable de faire la différence entre une grosse GT et une Porsche. Trahison ! Aux yeux des gardiens du culte, assistances hydrauliques et injection électronique, ces enfants terribles du progrès impie insultaient irrémédiablement la mémoire des anciens. Ne pouvant supporter que l’on puisse posséder 911 plus véritable que ma Carrera 2, je répudia aussitôt l’infamante.
Ayant abjurés mes erreurs de jeunesse, je m’approchais au plus près de la vérité révélée au volant d’une type « G ». Promis, juré, craché, aussi incontestable qu’il n’y a pas de salut possible sur cette terre sans jantes Fuchs, ma Carrera 3.2 demeurerait pour toujours et à jamais la dernière des vraies de vraies, l’immaculée, l’immortelle, l’irremplaçable 911. Malheureusement pour mon niveau d’avancement dans le gotha des passéistes, le prestige de mes pare-chocs caoutchoutés n’égalait pas tout à fait la grâce des fines lames chromées alors que l’image sécuritaire rabat-joie des années post-73 surpassait avec grand peine le parfum d’insouciance des swinging sixties. Plus vraiment d’occasion mais pas encore de collection, ma vraie 911 avait en définitive tout faux.
M’aurait-on menti ? De guerre lasse, ma soif d’absolu m’emmena aux sources même de la légende. Sachant que la carte grise collection légitime jusqu’aux plus notables m...es quand la patine du temps vous arroge la bienveillance aveugle des meutes chagrines, il me fallait une 911 sous alibi « historique », en d’autres termes, techniquement obsolète, spartiate à en mourir, rapide comme une honnête familiale moderne, garante de l’insécurité routière les jours de pluie mais tellement plus crédible, cela va sans dire, qu’une Porsche honteusement moderne. L’immaculée non sans mal dénichée, je trouvai enfin la paix intérieure et m’apprêtais à extraire la quintessence de ma savonnette à la faveur d’un sol gras quand un puriste encore plus pur que tous les autres bouleversa une nouvelle fois ma conception du monde. Fier comme Artaban aux commande de sa 356, le janséniste jeta à ma pouliche le regard condescendant que l’on porte habituellement aux coupés bourgeois. J’avais encore une fois failli dans l’orthodoxie en oubliant que la 911 descendait de la 356, la seule, unique et définitive détentrice de l’esprit originel, cela va de soi.
Déboussolé dans mes certitudes, je découvris quelques temps plus tard que la 356 dérivait en fait de la Volkswagen, le seul vrai jalon de l’histoire d’après les disciples de la bête à bon dieu. Puis, ma quête essentialiste vira carrément au chaos intellectuel dès lors que j’appris d’un cocher demeuré au XIXème siècle que les seules vraies voitures ne pouvaient qu’être hippomobiles, comme au bon vieux temps...
De révélations explosives en bouleversements existentiels, mes troubles obsessionnels ne trouvèrent de remède qu’une fois suffisamment à l’écart de l’évolution humaine. De ma chaumière en torchis d’où je vous écris aujourd’hui au milieu de mes bœufs et gallinacés, je savoure pour la première fois depuis longtemps la satisfaction d’être dans le Vrai, ou plus précisément, dans la fiente et la bouse séchée. Certes, mes sabots garnis de paille ne relèvent pas du même confort que mon ex-paire de Church’s, le culte du Frigidaire ne m’apparaît plus aussi futile comparé aux contraintes de la salaison et je me surprends parfois à rêver de cuvettes Jacob & Delafon, assis sur mon pot de chambre, mais rien de ces subversives pensées ne pourraient ternir mon bonheur fondamentaliste, libéré que je suis de l’insidieuse fourberie du progrès impur.
http://lajamaiscontente.canalblog.com/archives/porsche/index.html
Et a part ça j'aime bien, même si je trouve le prix un peu haut.
[Édite le 9-9-2009 par kcirevaM]
Message original : kcirevaM
L'authentique est l'essence même de mon existence...,
...mais rien de ces subversives pensées ne pourraient ternir mon bonheur fondamentaliste, libéré que je suis de l’insidieuse fourberie du progrès impur.
Et a part ça j'aime bien, même si je trouve le prix un peu haut.
[Édite le 9-9-2009 par kcirevaM]