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Les récits de vos roadtrips, les roadbooks, les itinéraires à partager, les bonnes adresses du Porschiste (hotels, restaurants). Photos et vidéos vivement recommandées !
Je sors d'un roadtrip de 2400 km dont 1 000 de montagne.
ci-desous le parcours de dimanche entre Suisse et Italie
Accompagné par une splendide 991 RS bleu Miami de mon ami Léo.
Ce roadtrip a été l'occasion pour moi d'apporter une réponse à cette question : "Mais que vaut vraiment la R ?"
Châssis
Plus vivante et agile que la RS, elle hérite d'un châssis extrêmement affûté bien que moins efficace que la RS qui reste toujours aussi impériale même sur un terrain qui ne lui est pas forcément destiné. Tout cela dans un confort remarquable qui permet d'enchaîner les cols sans être éreinté en fin de journée. Contrairement à la 991 RS, et même sur chaussée dégradée, il faut privilégier le mode sport pour les suspensions. La R n'est donc pas une RS sans aileron. C'est bien un produit calibré différemment.
Les roues arrières directrices produisent un vrai ressenti. La 991 R enroule les courbes, c'est vraiment palpable dans les épingles serrées et dans les chicanes. Les mouvements de caisse sont plus présents également, cela en fait une voiture plus vivante. Les mouvements de caisse longitudinaux lors des accélérations et freinages sont plus amples que sur la 991 RS qui reste totalement accrochée au bitume.
Le grip est très bon, 1.33 g en latéral sans faire déraper la voiture sur le sec. Je pense néanmoins que la 991 RS fait mieux avec sa caisse encore plus large et ses pneus de 21 pouces à l’arrière. La motricité est selon moi un peu moins bonne que la 991 RS. Mais plus légère de 60 kg, elle exploite très bien son potentiel de puissance et repart fort. On ressent parfois le PTV qui travaille pour répartir au mieux la puissance aux roues. Cela permet de réaccélérer très tôt en courbe, en profitant du grip du train avant qui vous cale sur la trajectoire et du train arrière qui passe la puissance pour ne pas en perdre une miette.
Direction
Assistée électroniquement, la direction est légère et directe. On ne sent pas le grain de la route comme dans la 997 RS 4.0.
Pour moi, c'est le point faible des 991. Elle n'est pas mauvaise mais simplement moins informative. Il faut s'habituer et faire confiance. Elle tourne et demande moins de charger le train avant pour cela. Le petit volant cuir est absolument divin à regarder et très agréable au toucher. Il ne glisse pas entre les doigts malgré l'absence d'alcantara qui recouvre celui de la 997 RS 4.0.
Boite de vitesse
La boite de la 991 R est un pur régal. Associée à un embrayage très doux, elle est précise, actionnable par un petit levier carbone et cuir, très agréable au maniement direct et très bien guidé. En mode sport plus, la boite vous gratifie d'un talon pointe automatique à la descente des rapports et d'un sursaut de gaz à la montée pour éviter de faire chuter le régime lors d'un 2 -> 3 par exemple. Gadget ! personnellement je ne trouve pas. je trouve cela extrêmement bien fait. Bien secoué dans la voiture, une main sur le volant, l'autre sur le levier, il n'est pas toujours facile de réussir son talon-pointe. la boite le fait parfaitement sans occulter le plaisir avec un son très agréable et un dosage parfait.
Par exemple, le passage 2->1 pour repartir en sortie d'épingle est parfaitement exécuté pour éviter tout micro blocage des roues arrières.
C'est une boite manuelle ++ et c'est totalement réussi. La 997 RS 4.0 dispose d'un embrayage qui demande beaucoup plus d'effort et d'une boite certes précise mais qui demande aussi beaucoup plus d'effort . Sur ce point, la 997 RS 4.0 est totalement dépassée sauf à être masochiste.
Freinage
Plus légère de 60 kg environ, la 991 R dispose d’un avantage par rapport à la 991 RS en matière de freinage. Le freinage de la R utilise des disques en céramique. La prise de frein est impériale, c’est immédiat, ça mord et ça ne lâche pas. La 991 RS dispose en standard de freins acier. Cela freine très bien mais la sensation est différente. En caricaturant, la 991 RS ralentit alors que la 991 R freine. C’est abusif bien entendu. Pas un signe de fatigue non plus mais même en acier, le freinage sur une Porsche semble indestructible.
Selon moi, La 997 RS 4.0 en pagid jaune et en freins acier fait aussi bien que la 991 L’avantage indirect des freins céramiques, c’est que les jantes restent propres beaucoup plus longtemps !
L’entretien est beaucoup plus aisé mais à quel prix !
Côté pratique
Sur le plan pratique, la 991 R est plus pratique que la 991 RS en raison de l’absence d’arceau à l’arrière, ce qui libère beaucoup de places pour par exemple emporter quelques caisses de Chassagne-Montrachet !
la 997 RS 4.0 a le même handicap que la 991 RS sur ce point mais en plus, il n’y a pas de vide poches dans les portières. Par ailleurs, la vue « GPS », dans le second disque du tableau, en partant de la droite, sur la 991 R et la 991 RS est extrêmement pratique à l’usage notamment en montagne pour anticiper les épingles. Les sièges de la 997 RS maintiennent mieux que ce soit au niveau du bassin ou des épaules mais par contre, c’est beaucoup moins confortable. Ceux de la 991 R et 991 RS sont identiques.
Ils disposent d’un réglage électrique qui permet de faire varier la hauteur de l’assise. C’est vraiment pratique à l’usage. La 997 RS est incontestablement moins pratique et plus basique que les deux autres. Le LIFT des 991 R et 991 RS fonctionnement beaucoup mieux que celui de la 997 RS 4.0 qui est un peu poussif et qui met du temps à redescendre. La 991 R et RS vous gratifient d’un PSCCCCCCHIIIIT évocateur à la descente. La 991 RS touche dans certains parking là où la 991 R passe plus facilement.
Sonorité
La 991 R est plus sonore que la 991 RS. Moins d’isolant et un échappement, si ma mémoire est bonne, différent. Contrepartie, elle est plus bruyante sur autoroute. La 991 R vous gratifie d’un très bon son dès la mise en route. C’est fait pour… c’est rigolo mais pas très discret. Les valves s’ouvrent vers 3 500 tours contre 3 000 tours sur la 997 RS 4.0.
La sonorité de la 997 RS 4.0 est bien meilleure. Cela respire la course et cela s’entend. Il vocalise plus, plus tôt, avec une tessiture très large. Ça grogne, ça hurle, ça déchire l’air. Le 9A1, moteur des 991 R et RS est plus monotone, moins démonstratif sauf à très haut régime.
Moteur
Le mezger garde pour moi un avantage face au 9A1. La sonorité est plus évocatrice. Les sensations arrivent plus vite, le volant mono-masse est plus présent également, la caisse bouge au point-mort, au ralenti. On sent que le moteur a de l’appétit pour les hauts régimes. La 991 R dispose également d’un volant-moteur allégé (en option) mais cela reste plus discret. La 991 RS en est dépourvue.
Le mezger me semble moins linéaire, plus acariâtre et très volontaire dès les plus bas régimes. La 9A1 est plus porté vers les hauts régimes même si le pic de puissance est à 8250 tours pour les trois moteurs. Le caractère du 9A1 me semble plus lisse, plus policé.
Synthèse
Oui la 991 R est une totale réussite. Elle vous file une grosse banane !

Elle sait tout faire comme la 991 RS mais elle le fait en vous délivrant plus de sensations et en étant plus pratique. Elle est aussi rapide voire plus que la 997 RS 4.0 et se comporte très bien sur circuit. En gris, sans bandes, elle est d’une totale discrétion et vous pourriez aller au travail avec sans souci. Elle est douce, là où la 997 RS 4.0 vous demande des efforts physiques qui ne se justifient pas par rapport aux performances qui sont équivalentes.
C’est donc la 911 par excellence. Polyvalente et sensationnelle.
Est-ce la meilleure la 911 ? non. La meilleure 911 serait une R avec la direction, le moteur et le son de la 997 RS 4.0 mais dotée du châssis de la 991 RS qui reste un must en la matière. La 997 RS 4.0 reste la dernière 911, celle de 1969, avec le même empattement, la nécessité de bien gérer les transferts de masse avec un moteur vainqueur au Mans en 1998 dans sa version turbo et qu’on peut encore admirer en soulevant le capot arrière alors que ce plaisir a disparu avec le 991.
Merci à Giorgio et Léo pour ce roadtrip d’anthologie.
le seul moment où il ne cause pas !
